dimanche 8 juillet 2012

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En 2007, des ex-salariés de Samsonite ont occupé leur usine de Hénin-Beaumont pendant plusieurs semaines.

La cour d'appel de Paris a confirmé, vendredi 6 juillet, les peines de prison ferme infligées en première instance aux deux repreneurs de l'usine Samsonite d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, pour avoir sciemment provoqué la faillite de l'entreprise en 2007.

Comme en juin 2009, l'ancien secrétaire général de l'usine Jean-Michel Goulletquer est condamné à trois ans de prison, dont deux ferme, et l'ancien PDGJean-Jacques Aurel, à trois ans dont un ferme pour avoir provoqué la banqueroute de l'usine en détournant quelque 2,5 millions d'euros. Les deux hommes sont en outre condamnés à une amende de 75 000 euros et à une interdiction de gérer une entreprise pendant cinq ans.
La cour confirme également la condamnation d'Olivier Walter, un ancien directeur financier de Delsey devenu consultant, à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis, 5 000 euros d'amende et une interdiction de gérer.
"J'AI GALÉRÉ POUR RETROUVER DU TRAVAIL"
"Compte tenu du préjudice, ce n'est pas assez. J'ai galéré pour retrouver du travail, pour me remettre en question. Je suis retombé sur mes pattes, mais ce n'est pas le cas de beaucoup de collègues", a réagi Alain Sailly, 46 ans, "dont près de vingt ans" chez Samsonite. Aucun des anciens salariés n'était présent vendredi à la cour, mais ils doivent se retrouver en fin de journée avec leur avocat, Me Fiodor Rilov.
Lors du procès en mai 2012, le parquet général, qui avait requis la confirmation des peines, avait rappelé que le trio avait déjà été impliqué dans la reprise d'une usine Delsey, à Montdidier, dans la Somme, également liquidée en 2006.
C'est à eux que le bagagiste américain Samsonite avait cédé son usine d'Hénin-Beaumont en 2005. Les repreneurs avaient reçu plusieurs millions d'euros d'aidede Samsonite pour la reconversion. Le site devait se lancer dans la fabrication de panneaux solaires, sous le nom d'"Energy Plast", mais aucun n'avait été produit. En 2007, l'entreprise mettait la clef sous la porte. Depuis lors, les salariés se battent pour faire reconnaître dans cette faillite la responsabilité des "patrons voyous", comme les avait surnommés le représentant du parquet en première instance.
L'avocat François Fauvet qui s'était vu infliger six mois de prison avec sursis en correctionnelle a, lui, été relaxé.

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